par Christian Pelletier

« Ma passion, c’est fabriquer des guitares et faire profiter à l’Afrique mon savoir-faire et le made in Cameroon »

« Mon objectif c’est d’ouvrir un centre de formation pour transmettre ce don, mon expérience, mon savoir-faire technique aux jeunes qui ne rêvent pas mieux que de faire un métier pratique et exaltant »

Challenge International

Qu’est- ce qui vous a destiné au métier de Luthier, un secteur d’activité très rare en Afrique et notamment au Cameroun votre pays d’origine? Comment en êtes-vous arrivé à cette noble passion?

Clovis TCHOUFACK
Déjà tout petit à ma prime enfance je raffolais construire et déconstruire tout ce que je ramassais dans la cour de
notre maison. Aussi, je pense que mon cerveau a été doté pour créer et non pour ingurgiter des acquis fabriqués dans l’hexagone. En clair, le détonateur final qui poussé à embrasser totalement ce métier de Luthier vient du fait qu’un jour ma copine avait cassé ma guitare. J’ai compris à ce moment-là que j’avais trouvé ma voie dans les instruments à cordes : Fabriquer les guitares et faire profiter à l’Afrique mon savoir -faire et le made in Cameroon. Tout ce qui se rapportait de la création immatérielle à la transformation finie du produit physique me passionnais beaucoup et par voie de conséquence, était mon moteur de recherche.

Challenge International

Comment se fabrique une guitare du processus de création à sa finition? Par mois fabriquez – vous combien de guitares? Vos produits sont -ils aux normes internationales? Quelques indices de qualité son et matière- essence bois utilisés?

Clovis TCHOUFACK

la guitare se fabrique à partir du manche et après la table d’harmonie, ensuite les éclisses, le talon, la rosace, le sillet de tête, le sillet de chevalet, les boutons des accords, enfin, le montage de la caisse et collage du manche. Toutefois il faut mentionner que chaque luthier son doigté et sa façon de fabriquer son produit. Par mois je fabrique de cinq à quinze guitares de qualités sur commande livrée. Mes guitares sont aux normes internationales et rivalisent sur le Marché des Luthiers reconnus. J’utilise pour toutes mes guitares des bois vraiment aux essences jugées compétitives de qualité pour satisfaire la demande de mes clients pour la plupart des passionnés, des professionnels et des amateurs débutants.

« Mon objectif c’est d’ouvrir un centre de formation pour transmettre ce don, mon expérience, mon savoir- faire technique aux jeunes qui ne rêvent pas mieux que de faire un métier pratique et exaltant »

Challenge International

Avez- vous des objectifs à atteindre ? Lesquels? Bénéficiez -vous d’un appui financier de la Chambre de Commerce, de l’Industrie, des Mines et de l’Artisanat du Cameroun?

Clovis TCHOUFACK
Mon objectif c’est d’ouvrir un centre de formation pour t r a n s m e t t r e ce don, mon e x p é r i e n c e , mon savoir-faire t e c h n i q u e aux jeunes qui ne rêvent pas mieux que de faire un métier pratique et exaltant. J’ai eu cette chance d’exercer dans le secteur de la menuiserie qui m’a permis de travailler dans les usines de la Multinationales KJ BEER et une chose qui m’a frappée là- bas c’est son organisation et surtout comment la structure est paramétrée. Depuis quatre ans je vis de mon métier sans appui financier de la CCIMA et tout jeune qui opte pour le travail comme dernier sacerdoce peut nourrir sa famille et réaliser son rêve fûtelle
relative.