Challenge International

Femme d’impact, entrepreneure multicarte très prégnante dans les affaires. Qu’est-ce qui vous a prédestinée à la production et à la commercialisation animale et végétale avec un aiguillage aussi diversifié dans votre entreprise ?

Madame Françoise MBOUOMBOUO
Après l’obtention de ma licence en droit des affaires à l’université de Douala en 2003, je n’avais pas de débouché dans un pays où l’emploi est précaire. Je décide en 2008 de m’installer à mon propre compte en faisant renaitre un projet de mon feu papa (vétérinaire). Projet qui portait sur la création d’une ferme avicole, d’un ranch et d’une porcherie moderne. Chose que j’ai fait et dans les règles de l’art, par la suite, j’ai été confronté à une difficulté d’approvisionnement en aliment complet de qualité, ce qui m’a motivé à l’importation des produits destinés à la nutrition animale et aussi à l’importation des pesticides pour le traitement des plantes. A ce jour, pour contribuer au déficit de la demande locale, je fais des importations un peu plus considérables pour l’utilisation domestique et surtout, la commercialisation pour répondre à la demande du marché sans cesse croissante.

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Après seize ans d’activités, quand vous regardez votre rétroviseur, êtes-vous une femme comblée ? Quelles ont été les difficultés rencontrées et comment les avez-vous surmontées ?

Madame Françoise MBOUOMBOUO
Si votre rêve ne vous fait pas peur c’est qu’il n’est pas assez grand. Tenir Seize ans dans une même activité est un réel challenge. C’est un sentiment de fierté d’avoir pu réaliser un projet aussi délicat. Quant aux difficultés, comme dans tous les domaines il n’en manque pas, je puis vous dire que rien n’a été facile et le demeure. Difficultés d’ordre financier; des tracasseries liées à l’importation des produits…Malgré tous ces écueils, je suis restée debout surtout déterminée à atteindre mes objectifs. A chaque fois j’ai transformé mes difficultés en opportunités de réussite. Fort de cette rémanence, j’ai encore et encore besoin d’autres fournisseurs pour m’imposer davantage dans mon pays et gagner une part de marché abyssale.

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Parlez-nous de votre implantation dans votre pays le Cameroun qui représente à lui tout seul les 45% du PIB de la sous-région CEMAC (Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale). Quel est votre positionnement par rapport à la concurrence locale? Avez-vous des perspectives de pénétration imminente dans la CEMAC (six pays) qui a coup sûr est un vaste marché demandeur des produits que vous produisez et commercialisez ?

Madame Françoise MBOUOMBOUO
La CEMAC est un grand marché demandeur des produits liés à la nutrition et à la santé animale. Le Cameroun est considéré comme un point focal de ravitaillement de la zone. La SPAV, notre structure, essaye du mieux qu’elle peut d’approvisionner le marché camerounais et quelques grands producteurs des pays voisins tels que : le Tchad, le Congo, la RCA, le Gabon, la Guinée Equatoriale. Dans un futur proche, j’envisage d’ouvrir des succursales dans les marchés suscités. Je reste ouvert aux partenaires financiers et techniques pour réaliser le made in Africa.En conséquence de quoi l’agrandissement notre portefeuille fournisseurs reste un impératif prioritaire pour bâtir une entreprise pérenne avec un marque certifiée ISO respectée sur le marché du donner et du recevoir: « un gagnant est un rêveur qui n’abandonne jamais » dixit, Nelson Mandela

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Votre entreprise est-elle financée par l’Etat? Autrement dit, avez-vous bénéficié d’un appui financier de la Chambre de Commerce, de l’industrie, des Mines et de l’Artisanat du Cameroun(CCIMA) pour vous inciter à développer confortablement votre activité et embaucher plus?

Madame Françoise MBOUOMBOUO
Jusqu’ici, le financement de mes activités est sur fond propre. Ceci n’est pas faute de n’avoir pas fait la demande. Je l’ai entrepris sans succès. Vous me donnez encore l’envie de tendre la main à ces financiers pour améliorer ma capacité à me déployer. J’aurai bien voulu ouvrir la porte pour employer tous les jeunes diplômés du Cameroun afin de soutenir l’Etat dans la lutte contre la réduction du chômage. Mais malheureusement, mes moyens sont limités. Je me contente de travailler avec l’effectif nécessaire. Il m’est donné d’observer qu’en Afrique et
plus particulièrement au Cameroun, l’entreprenariat est vu à juste titre, comme un moyen incontournable pour lutter contre le chômage. Je suis très souvent tentée de dire à qui veut l’entendre que toutes les femmes Camerounaises sont entreprenantes et doivent être éduquer à entreprendre dès le berceau, clé d’une du plein-emploi durable dans nos Afriques. Il faut juste susciter en elle l’esprit de créativité et les accompagner à la réalisation de leurs projets. J’ai une assertion de Peter Drucker qui m’inspire toujours et je voulais le partager avec la dynamique de cette Afrique de maintenant qui s’affirme : « Le meilleur moyen de prévoir le futur, c’est de le créer »

« Un pessimiste voit la difficulté dans chaque opportunité, un optimiste voit l’opportunité dans chaque difficulté. Moi j’ai choisi de réussir et d’inspirer à l’instar de DANGOTE, OPRAH WINFREY, Folorunho ALAKIJA….. »

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S’il fallait donner cinq astuces à c elles ou ceux qui veulent se lancer dans l’entreprenariat quels conseils pratiques à prodiguer aux jeunes femmes d’impact et inspirantes pour le développement socio-économique du Cameroun ?

Madame Françoise MBOUOMBOUO
L’écrivain Paulo Coelho nous renvoit un prisme formidable à votre question: « Il n’y a qu’une chose qui puisse rendre un rêve impossible, c’est la peur d’échouer ». En substance, si vous ne saisissez pas ce que vous voulez, vous ne l’aurez jamais. Si vous ne demandez pas la réponse sera toujours non. Si vous n’avancez pas, vous resterez toujours au même endroit.
Comme astuces pour devenir cette femme d’impact, je proposerai entre autres :
• La détermination qui est très indispen sable. Il faut savoir transformer les obs tacles en opportunité et partant, surtout ne pas trouver d’excuses pour ne pas avancer
• Avoir un esprit de créativité et d’innovation
• S’assurer de la qualité de l’exécution de vos projets.
• Ne pas craindre l’échec
• Accepter de ne pas avoir de gain à ses débuts
• Faites ceci et vous réussirez.

« En substance, si vous ne saisissez pas ce que vous voulez, vous ne l’aurez jamais. Si vous ne demandez pas la réponse sera toujours non. Si vous n’avancez pas, vous resterez toujours au même endroit »