C’est un petit pas pour l’aérospatiale mais un grand pas pour la Tunisie. Elle rejoint notamment l’Afrique du Sud, le Ghana et l’Égypte sur la liste des rares nations afri- caines ayant fabriqué son propre satellite,
La Tunisie a propulsé dans l’espace, grâce au lanceur russe Soyouz, le premier satellite entièrement conçu et fabriqué sur son sol par des ingé- nieurs tunisiens. Une réussite symbolique forte pour le pays qui se positionne de plus en plus comme un carrefour technolo- gique entre l’Europe et l’Afrique. C’est aussi un succès pour Telnet, le groupe d’ingénierie qui a développé « Challenge One », le nanosatellite de cinq kilos.Telnet peut se vanter à juste titre d’avoir marqué les esprits.Le groupe, fondé en 1994 par l’ingénieur Mohamed Frikha, démontre en effet le bien fondé du
pari commercial qui consiste à se position- ner sur le juteux marché de la conception satellitaire – marché aujourd’hui encore dominé par les géants européens et améri- cains – car derrière le symbole et l’exploit technologique, Telnet vise des enjeux de marché. L’Afrique et le Moyen-Orient seront en effet, dans les années à venir, les nouveaux clients des fabricants de satel- lites.Telnet qui emploie plus de six cents ingénieurs a bâti sa réputation sur les logi- ciels professionnels et industriels, travail- lant notamment avec de grands groupes eu- ropéens comme Altran. Cotée à la Bourse de Tunis, la société a, au cours de ces vingt dernières années, diversifié ses activités dans le domaine de la conception assistée par ordinateur ou des réseaux de télécom- munications. En 2018, Telnet a passé un accord avec le japonais Fuji IMVAC pour fabriquer des drones made in Tunisia, là aussi, avec l’ambition de maîtriser tous les rouages technologiques.
lematin.ch et Rfi